La présidente en action
17 octobre 2024
Solutions pour renforcer la profession des technologistes médicaux
Chères membres, chers membres, En ce mois d’octobre, je suis ravie de faire le point sur les grands chantiers initiés depuis 2023-2024 et les dossiers en cours au sein de l’Ordre.
Je tiens à vous informer des progrès réalisés et des projets en cours qui façonneront notre avenir commun.
Défis actuels
L'un des défis majeurs que nous affrontons actuellement est la pénurie de main-d'œuvre dans les laboratoires. En revanche, la pénurie de main-d’œuvre ne doit pas devenir un compromis à l’excellence et les standards de compétence par une diminution des exigences en formation.
Les compétences garantissent que vous, les technologistes médicaux, fournissiez des services de qualité, ce qui est essentiel pour protéger la sécurité et les intérêts des patients et du public. Sans des normes de compétence élevées, il y aurait un risque accru de pratiques inadéquates ou dangereuses.
Lorsque les professionnels sont compétents, cela renforce également la confiance du public dans la profession. La crédibilité et la réputation des professions sont basées sur la capacité des professionnels à exercer leurs fonctions avec compétence et intégrité.
C’est cette compétence et cette intégrité professionnelle qui permettent à une profession de rayonner et d’attirer de nouveaux talents et de la relève. C’est ainsi que vous, les T.M., puissiez participer au rayonnement de la profession.
Actions de l'Ordre face au personnel non qualifié
Vous avez été nombreux à interpeler l’Ordre en lien avec du personnel non-qualifié qui œuvrait dans les laboratoires du réseau de santé et des services sociaux (RSSS). Vos dénonciations, combinées avec l’angle de la compétence, ont façonné les solutions proposées par l’Ordre lors de rencontres ou groupe de travail avec les différents ministères gouvernementaux et avec ses partenaires.
Ces pistes de solutions ont pour objectifs de former la main-d’œuvre déjà présente dans les laboratoires afin de s’assurer de leurs compétences et du respect des normes élevées de la pratique pour prévenir le risque de pratiques inappropriées, dangereuses et hautement préjudiciable pour le patient.
1) Former les Technicien(ne) de classe B (titre d’emploi 3224) du RSSS pour qu’ils puissent acquérir des compétences uniformes et qu’ils deviennent des assistant(e)s technique de laboratoire (titre d’emploi 3205) fiables pour les technologistes médicaux (AEC Assistant en laboratoire médical)
2) Former les techniciens de laboratoire diplômés à l’étranger aux techniques d’analyses biomédicales québécoises (AEC Intégration à la profession de technologiste médical)
3) Former le personnel détenteur d’un diplôme universitaire en santé d’un domaine connexe aux analyses biomédicales (biochimie, microbiologie, biologie moléculaire, etc.) qui exercent en laboratoire de biologie médicale pour acquérir les compétences techniques au banc de travail auquel ils sont assignés à l’aide d’une formation technique d’appoint
4) Former la relève en suscitant leur intérêt à s’inscrire au programme Technologie d’analyses biomédicales via une campagne publicitaire « Opération Labo »
Les solutions 1 et 3 sont actuellement étudiées par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) et l’Ordre s’assure de maintenir les canaux de communication ouverts pour obtenir des suivis à ce sujet. L’Ordre vous tiendra au courant des développements.
L’Ordre a été convié par le MSSS pour travailler, en collaboration avec l’Ordres des infirmiers et infirmières du Québec (OIIQ), l’Ordre des infirmiers et infirmières auxiliaires du Québec (OIIAQ) et l’Office des professions (OPQ), sur un projet prioritaire du gouvernement, la création du titre d’emploi « phlébotomiste » par la délégation de l’activité du prélèvement à des non-professionnels. L’Ordre est d’avis que seul un professionnel au sens du Code des professions peut exercer l’activité de prélèvement. L’Ordre a d’ailleurs déposés un mémoire au groupe de travail démontrant l’importance de réserver cet acte hautement préjudiciable pour le patient à un professionnel de la santé compétent et ayant été formé sur la phase du préanalytique. Je m’assurerai de continuer à vous faire des topos sur le sujet au cours de la prochaine année.
Enfin, je ne peux passer sous silence la problématique de la dualité des titres d’emploi. L’Ordre travaille sur la reconnaissance d’un titre d'emploi unique pour les diplômés du programme Technologie d'analyses biomédicales. Si vous souhaitez avoir une reconnaissance sociale, une visibilité dans les médias, une reconnaissance par vos collègues des autres professions et par le public, il faut s’unir pour éviter toute confusion en lien avec les titres d’emploi. La manière dont le public perçoit une profession joue souvent un rôle capital dans la confiance qu’il va accorder à ces professionnels. Les professions qui apportent des contributions significatives à la société et qui jouent un rôle crucial dans des domaines essentiels, comme la santé, tendent à avoir une notoriété élevée. C’est le temps de s’unir, de sortir de l’ombre, de promouvoir la profession en informant le public que les diagnostics établis reposent à 85 % sur les résultats de laboratoire, que vous êtes un maillon essentiel du continuum de soin aux patients et d’exprimer haut et fort que les analyses de laboratoire, c’est notre expertise. Nous sommes Technologistes médicaux.
Je termine en vous informant que cet automne et l’hiver prochain, je prévois de visiter les grappes OPTILAB en personne pour vous rencontrer. Pour les sites plus éloignés, je proposerai des séances de rencontres virtuelles. Je vous invite à venir me rencontrer pour discuter des solutions énoncées précédemment, des enjeux de la profession, de vos défis, vos préoccupations, vos questionnements ou vos suggestions.
Au plaisir de vous rencontrer !
Katia Kadri
Présidente
Ordre des technologistes médicaux du Québec